Explosion des faillites d’entreprises en France : un record historique en 2025

L’économie française traverse une crise sans précédent concernant les défaillances d’entreprises. Les derniers chiffres du troisième trimestre 2025 révèlent une situation alarmante qui menace directement l’emploi et la stabilité économique du pays.

Un trimestre catastrophique

Au troisième trimestre 2025, 14 371 entreprises ont fait faillite, marquant une hausse de 5% par rapport à la même période de 2024. Il s’agit d’un record historique pour un troisième trimestre depuis 2006. Plus inquiétant encore, le mois de septembre seul a concentré près de la moitié de ces défaillances avec 6 800 procédures, un niveau inédit depuis la crise de 2009.

Depuis le début de l’année 2025, plus de 50 700 entreprises ont défailli, soit 1 600 de plus qu’à la même période en 2024. Cette tendance place l’année 2025 sur une trajectoire vers un record absolu, avec des projections avoisinant les 69 000 défaillances d’ici la fin de l’année.

Un impact massif sur l’emploi

Derrière ces chiffres se cachent des conséquences dramatiques pour l’emploi français. Près de 52 000 emplois sont directement menacés par ces faillites du troisième trimestre, portant le total annuel à un niveau largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années qui était de 36 000 emplois.

Sur l’ensemble de l’année, ce sont potentiellement 245 000 postes qui pourraient être menacés, bien que ce chiffre représente une légère baisse de 8% par rapport à 2024. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont particulièrement touchées, avec une progression de 64% des emplois menacés depuis 2015.

Les petites entreprises en première ligne

Les microentreprises concentrent 75% des défaillances, avec près de 10 500 structures touchées entre juillet et septembre 2025. Les PME de moins de 20 salariés subissent également un choc majeur avec un bond significatif des faillites de +13%.

Particulièrement préoccupant, près de 3 000 entreprises de plus de 15 ans ont cessé leurs activités au troisième trimestre, représentant une hausse de 18% par rapport à 2024. Cette situation illustre que même les entreprises établies et expérimentées ne résistent pas aux difficultés économiques actuelles.

L’industrie manufacturière dans la tourmente

Certains secteurs payent un tribut particulièrement lourd à cette crise. L’industrie manufacturière affiche une hausse de 17% des défaillances. Les données sectorielles révèlent une véritable hécatombe dans plusieurs domaines :

Métallurgie mécanique : +54%

Imprimerie : +45%

Énergie, eau, environnement : +33%

Bois et matériaux de construction : +13%

Textile habillement : +11%

À l’inverse, certains secteurs résistent mieux, notamment les transports et la logistique (-1%), le transport de marchandises (-15%), la restauration rapide (-5%) et le commerce de détail (-1%).

Des signes encourageants malgré la crise

Malgré ce tableau sombre, quelques éléments permettent d’entrevoir un horizon plus optimiste. La hausse des défaillances, bien qu’importante, marque un ralentissement par rapport aux années précédentes. Alors qu’elle atteignait 18% en 2024, elle devrait se limiter à 3% en 2025.

Le directeur des études chez Altares souligne également une détente sur les retards de paiement et un taux d’impayés mensuels des PME limité (moins de 1%), signaux qui laissent entrevoir un horizon plus dégagé.

La proportion croissante des procédures de sauvegarde (+11,8%) et des redressements judiciaires (+10,7%) par rapport aux liquidations directes (+2,8%) constitue également un signal positif. Ces procédures permettent en effet aux entreprises de disposer d’un délai supplémentaire pour préparer leur rebond ou leur cession.

Un défi majeur pour le gouvernement

Cette explosion des faillites intervient dans un contexte d’incertitude politique et de croissance en berne. Pour les nouveaux ministres Roland Lescure (Économie) et Serge Papin (PME), ces chiffres représentent un défi de taille qui pourrait avoir des conséquences délétères sur l’économie et le marché du travail.

Le succès du passage de l’épreuve du budget 2026 sera crucial pour déterminer si cette tendance peut être inversée et si l’économie française peut retrouver une dynamique plus favorable aux entreprises.